Histoires de Dollz
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Ici sont regroupées les histoires que j'écris sur OMD et d'autres qui me viennent en tête.
 
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 Les fées bouleversées - Tangocheval

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Gothikadoll
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Gothikadoll


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MessageSujet: Les fées bouleversées - Tangocheval   Les fées bouleversées - Tangocheval Icon_minitimeDim 8 Nov - 12:24

La Terre, magnifique planète qui fut au départ une simple boule couverte d'eau. Cette boule bleue a fini par se laisser recouvrir de pierre et de terre, puis d'arbres et de montagnes, formant peu à peu des paysages somptueux. Coins d'eaux au milieu des terres, coins de terres au milieu des eaux, creux dans les hautes montagnes et collines dans les vertes prairies. Et pour peupler cet endroit magnifique avec les animaux, des fées. De charmants êtres vivant en harmonie dans un monde qu'on aurait pu croire onirique. Chacune avait sa vocation, Julie la récolte, Sophie les poèmes, Sullivan la pêche, Lola le chant et sa sœur Clarisse la danse. Émilie recueillait l'eau, Anton coupait le bois et Claude récoltait la pierre et les métaux qui étaient utilisés par Ian et Millie pour la construction d'abris ou d'outils et autre bijoux. Les uns aidant ou ravissant les autres, tous unis sous ce ciel changeant, malgré la pluie et le temps. Mais malheureusement, comme la Terre qui avait changé pour créer ses creux et ses bosses, ce peuple lui aussi subit une évolution.
Un beau jour, une pluie de couleur s'abattit sur le village qu'ils avaient construit, leur colorant la peau et les rendant tous malades pendant un certain temps. Fièvres, sueurs, tremblements, toux, froid.... tous les états y passaient, paralysant totalement le village durant plusieurs jours. Mais un beau matin, Julie se réveilla un peu plus en forme, se découvrant des yeux et des ongles marrons comme la terre, tout comme ses cheveux d'ordinaires bien blonds. Après un hurlement couplé d'une vibration conséquente dans le sol, la pauvre fée tâcha de se calmer pour aller voir ses voisins. Au final, la néo-brune constata que non seulement elle n'était pas la seule à avoir subit des changements, mais qu'en prime elle n'était pas la plus à plaindre. Anton avait eu droit à une coloration violette là où elle avait eu droit au marron, tout comme Émilie était passée au bleu en plus de geler tout ce qu'elle touchait. Dans la maison d'en face, Millie, elle, sautait de joie d'être enfin rousse et non plus brun boue comme elle le disait si bien. Mais sa joie fut de courte durée quand elle constata qu'à chaque saut, ses pieds créaient des étincelles sur le sol en bois de sa maison. Lola elle restait sans voix devant sa coloration rose, sans vraiment voir que derrière elle Clarisse dormait au plafond avec des ongles et des cheveux blanc comme la neige. Tous les habitants de ce petit village paisible se retrouva ainsi avec des pouvoirs et une couleur liée à lui, et aucun ne maîtrisait ce dit pouvoir, visiblement lié aux émotions pour certains d'entre eux. Anton et Sophie furent les deux seuls à se demander ce en quoi consistaient les leurs en revanche. Après avoir vu Ian passer au travers de la table renversée du bout des doigts par Claude, ils avaient quand même bien pâli, mais ils étaient quand même soulagés que le violet pour l'un et le jaune or pour l'autre n'étaient pas présages de catastrophes.
Les jours suivants se passèrent dans la crainte des pouvoirs de chacun et chacun de ses pouvoirs, mais au bout d'un certain temps les fées finirent pas s'habituer un peu à leurs nouvelles capacités et les incendies, tremblements de terre, inondations et autres destructions se calmèrent. Anton avait même trouvé ce en quoi consistait son pouvoir et fut ravi de pouvoir ramener à l'état d'arbre les souches calcinées laissées par les pertes de contrôle de Millie. Avec l'été qui approchait, Émilie était même déclarée reine des sorbets ce qui les faisait rire et s'aimer un peu plus. Les pêches restaient bonnes grâce au pouvoir de Sullivan qui pouvait faire remonter le niveau de l'eau dans le lac et aider de ce fait en prime la reine des glaces chargée de ramener l'eau au village, chose pour laquelle son pouvoir était tout aussi utile. Et finalement une grande fête fut mise en place pour mettre en avant les progrès de chacun et la bénédiction qu'étaient ces pouvoirs. Seule Sophie restait perplexe devant cette fête, refusant poliment les invitations à danser alors que Clarisse s'en donnait à cœur joie en virevoltant au dessus des fêtards. Quand Lola se leva de sa place pour monter sur la petite estrade au milieu des tables, Sophie pâlit, c'était le détail de trop dans toute cette fête qu'elle avait souhaité par écrit dans son journal. Elle aurait souhaité empêcher sa jeune amie de faire vibrer ses cordes vocales mais c'était peine perdu, elle l'avait souhaité aussi et était de ce fait littéralement collée à sa chaise, muette comme une carpe. Les garçons furent d'un seul coup subjugués par la voix de la chanteuse, comme si plus rien n'avait d'importance au monde. La poète et les autres filles n'étaient pas spécialement touchées, mais toutes tournèrent la tête vers Émilie d'un air étonné quand Anton se désintéressa totalement d'elle, allant jusqu'à lui demander sèchement de se taire alors qu'elle n'avait fait que prononcer le mot « amour » avec une pointe de questionnement dans la voix. Émilie n'était pas spécialement jalouse mais ce fut comme un coup de poignard qui lui fit perdre quelques degrés. La jeune fée se leva donc, partant de cette fête qui n'en était plus une à ses yeux, espérant sans doute que son fiancé remarque son départ. Mais ce fut en vain. Émilie suivit donc le chemin que Sullivan et elle suivaient pratiquement tous les jours, marchant jusqu'au lac ses pas laissant des traces gelées derrière elle. Clarisse la rejoignit bien vite grâce à ses capacités de voltige mais rien de ce qu'elle pouvait dire ne semblait rassurer son amie. De loin elles pouvaient entendre la voix mélodieuse de Lola qui enchaînait chant sur chant, comme pour asseoir son nouveau pouvoir. Cette voix, Émilie ne pouvait déjà plus la supporter, elle savait que Lola était du genre à aimer qu'on la regarde, mais à ce point ? Au point d'envoûter les autres et d'y prendre plaisir ? C'était trop pour la fée du gel, et malgré le froid qui l'entourait, Émilie se leva de devant le lac qui commençait à givrer et reprit le chemin de la « fête » pour confronter la chanteuse. La confrontation tourna rapidement assez mal, les garçons prenant la défense de Lola, se demandant ce qui prenait à la pauvre fée qui tremblait désormais de froid. Millie, dans toute sa bonté, tenta de réchauffer la récolteuse d'eau en vain devant sa colère envers Lola et sa peine face à Anton qui lui reprochait de s'en prendre injustement à la chanteuse, disant qu'il ne la reconnaissait pas. Cette accusation fut celle de trop, celle qui fit vraiment hurler Émilie et lui fit perdre tout contrôle. Une explosion de glace mit fin au conflit, mais si tout le monde s'était jeté à terre pour éviter les éclats de gel, il y eut bel et bien un blessé, ou plutôt une. Émilie se tenait la poitrine semblant souffrir le martyr, Anton réalisant enfin que ça n'était sans doute pas qu'une petite crise de jalousie, qu'il y avait vraiment eu un problème, mais il avait beau s'excuser auprès de sa belle, et Millie avait beau avoir créé un cercle de feu autour d'eux pour la garder au chaud, ni l'un ni l'autre ne purent la garder en vie, la fée se cristallisant peu à peu dans les bras de son fiancé.
Les jours suivants furent pleins de tristesse. Pour Sophie, c'était de sa faute et elle n'écrivait plus rien. Les garçons étaient tous sous le coup de l'incompréhension, comme s'ils avaient raté un morceau de la soirée et que ce morceau ne revenait pas, Anton s'en voulant à en briser son reflet dans le miroir de chez lui. Clarisse elle voyait avec peine Lola faire comme si de rien n'était, complètement détachée devant ce qu'elle avait lancé. Ce n'était pas sa faute disait-elle, comme si elle était totalement innocente dans ce qui s'était passé. Mais sa colocataire avait beau essayer de la faire réfléchir sur les conséquences de ses chants rien n'y faisait. Pire encore, Lola savait parfaitement que les garçons avaient été dans un état second et elle trouvait ça marrant, grisant. Être le centre d'attention, que les autres n'aient d'yeux que pour elle, peu importait finalement qu'il y ait eu un mort, pour elle c'était la faute d'Émilie elle même qui avait été incapable de se contrôler. Clarisse ne la reconnaissait plus, tout comme elle ne reconnaissait plus vraiment Anton qui passait son temps à tester ses capacités de résurrection sur des êtres vivants toujours plus complexes. Lui non plus n'écoutait plus personne, trop enfermé dans sa tristesse et sa mission de ramener Émilie à la vie. Eux qui sortaient d'une période de peur, voilà qu'ils avaient eu une soirée de répit avant de basculer dans la tristesse, voire dans la scission vu le comportement manipulateur de Lola. Les filles tentaient de réconforter Anton en vain, l'être féérique les rejetant les unes après les autres, allant même jusqu'à frapper Lola quand elle s'était approchée un peu trop de lui, hurlant que tout était de sa faute. Claude l'avait maîtrisé aisément mais que valait une poigne de fer contre une langue bien pendue ? Anton avait craché tout son venin sur la chanteuse, s'en prenant tout autant dans la face Ian lui rappelant qu'il n'avait pas valu mieux qu'eux cette soirée là, qu'il était tout autant responsable voire plus. À peine relâché par le mineur, le bûcheron rentra chez lui pour retourner à ses expériences, poussant de plus en plus ses pouvoirs, parvenant à ramener à la vie des rongeurs et des oiseaux quitte à ce que ça le fatigue pour la journée.
Les jours suivants se succédèrent, envenimant peu à peu la situation. Lola utilisait sa voix pour s'éviter les corvées et les faire faire aux hommes qui s'exécutaient avec le sourire, Anton n'était pas sorti de chez lui pour se consacrer à la résurrection de sa fiancée qu'il « touchait du doigt », les ressources en matière première et en nourriture baissaient drastiquement car tout reposait désormais sur Julie pour tout ce qui concernait la nourriture, et que plus personne ne s'occupait du reste. Puis un beau jour Anton ressortit de chez lui, des cernes noires lui entourant le regard, mais un sourire béant se dessinant sur son visage creusé par la fatigue, il avait réussi, il avait ramené Émilie parmi les vivants. Mais cette nouvelle ne prit pas racine dans l'ambiance générale du village. Lola avait suffisamment joué de sa voix pour que les autres hommes lui obéissent comme des bons chiens bien dressés, se prenant pour la princesse du village au grand dam des autres femmes. Tous étaient sur la place, les filles à tenter de raisonner la chanteuse qui ne voulait pas redescendre sur terre, déclarant que désormais c'était obéir ou partir, chose à laquelle Émilie répondit en décidant pour les autres

- Alors on se barre.

Anton ne l'avait jamais vue si froide dans ses décisions, pas une once d'incompréhension dans le regard, pas une seule seconde à demander un pour-parler, juste sa décision, nette et tranchante comme un couteau de glace. Les filles et lui n'émirent pas d'objection et emboîtèrent le pas, comme une reine des glaces suivie par un peuple perdu. Anton était bien trop fatigué pour suivre le pas relativement rapide de sa fiancée, mais cette fois ce fut elle qui n'en avait rien à faire, les dirigeant vers le creux d'une vallée, non loin d'une rivière qui donnait naissance au lac de leur ancien village. Il leur fallait tout reconstruire, maisons, abris pour la nourriture, champs, lieux de vie commune..... Émilie s'en chargea dans un premier temps, formant une espèce de dortoir en glace qui les protégerait au moins du vent à défaut de les tenir vraiment au chaud. Mais ils ne pourraient pas rester là dedans éternellement, tous le savaient. Alors les tâches furent redistribuées selon les pouvoirs, la ressuscitée s'appliquant platement à calculer quel pouvoir irait pour quoi, déclarant Julie chargée de tout ce qui concernait la terre, soit l'agriculture et la mine au besoin, Anton garderait son rôle de bûcheron et héritait de l'entretien de leur parcelle de forêt, Millie gardait son rôle de forgeron tout en devant désormais se charger plus totalement de tout ce qui touchait la cuisson de la nourriture ou autre. Elle-même resterait en charge de la récolte de l'eau, mais également de la pêche et de la conservation de tout ce qui pouvait être gardé au froid. En quelques jours à peine, de nouvelles maisons purent être construites, mais cela ne comblait pas le vide qui se lisait dans le regard d'Émilie, pas plus que la fête d'auto-félicitation pour ce nouveau village. Anton avait récupéré de sa fatigue mais son cœur était toujours autant meurtri de voir sa fiancée incapable d'éprouver le moindre sentiment, comme si son cœur était désormais gelé à tout jamais, et les autres filles n'y pouvaient rien, pas même Sophie qui avait pourtant essayé d'écrire tout un scénario qui aurait pu mener Émilie à éprouver à nouveau quelque chose.
Les jours passèrent, se succédant les uns après les autres, le village continuant de prendre forme et d'évoluer en harmonie, un peu comme avant mais avec la cicatrice de la séparation en prime. Tous vaquaient à leurs tâches quotidiennes quand Clarisse montra le bout de son nez pour un entretien avec eux, leur annonçant que le lac qui bordait l'ancien village ne semblait plus être abreuvé par la rivière, leur coupant ainsi eau et réserve de poisson. Émilie était restée de marbre, décrétant que l'eau pouvait être trouvée autrement et que Sullivan saurait bien remédier à un lac trop bas. Cette réponse laissa la danseuse sans voix, tout comme le regard que lui lançait l'ancienne récolteuse du précieux liquide. Clarisse tenta une nouvelle approche, essayant d'expliquer que Lola ne laissait pas les garçons s'éloigner trop du village durant cet hiver, mais le seul nom de la chanteuse avait fait se refroidir un peu plus l'air ambiant, Émilie clôturant la conversation en disant que si Lola voulait lui parler, elle devrait le faire elle-même non pas envoyer quelqu'un d'autre

- Ses erreurs, sa responsabilité.

Ce furent les derniers mots d'Émilie pour Clarisse avant qu'elle ne retourne s'occuper de la préparation du repas pour la soirée, se fermant comme une huître à ce que disait la danseuse. La rivière en amont du lac était totalement gelée, et elle pouvait faire quelque chose, mais elle ne le ferait pas, elle n'en voyait pas l'intérêt, comme Lola n'avait pas vu l'intérêt de cesser ses chants avant qu'il ne soit trop tard, ni même après.
Clarisse rentra donc bredouille au village où Lola l'attendait telle une reine dans sa nouvelle maison construite sur la fatigue des garçons restés près d'elle. La réponse ne plut pas, ça la danseuse s'en serait douté, mais de là à être bannie de l'ancien village par ceux qu'elle croyait encore ses amis, elle en restait sans voix. Lola avait tellement changé en si peu de temps, et les garçons restés là bas n'étaient plus que des pantins à ses yeux, et Émilie de son côté était bien la seule à ne pas être choquée de tout ça

- Elle en pâtira, on le sait tous. Tu peux rester tu sais, si tu te rends utile comme tu l'as toujours fait.

En somme tant qu'elle participait à la vie du village. Ça allait à Clarisse, après tout elle avait aidé depuis le départ ne serait-ce qu'en leur donnant des nouvelles et en leur donnant un coup de main quand elle passait. Mais pour ce qui était de la loger, Émilie lâcha un « débrouille toi » qui laissa les autres sans voix.
La fête de l'hiver approchait, et avec elle un semblant de joie dans le nouveau village. Les fiançailles d'Émilie et Anton avaient eu lieu durant cette fête, et depuis deux ans ils en profitaient pour en fêter l'anniversaire. En cette troisième année, Anton avait décidé de sauter le pas et de la demander en mariage, mais la fête fut brisée comme du verre jeté sur une dalle de marbre quand elle demanda pourquoi en réponse à sa demande. Ce n'était pas tant la question en elle même que le fait que ça soit une vraie question qui jeta un froid glacial sur les festivités. Et le fait qu'elle rajoute une couche sur le fait que ce qu'il ressentait n'était plus de l'amour mais du regret, avant de se lever et de partir, brisa totalement le cœur du pauvre Anton. Un mois, un mois à essayer de lui redonner le sourire, un mois à tenter de la rendre un peu plus chaleureuse, un peu plus heureuse. Et tout ça pour ça. Même pas un refus, juste un désintérêt des plus total. Il regrettait, par tous les dieux oui il regrettait, tant de l'avoir abandonnée ce jour là que de l'avoir ramenée à la vie dans cet état. Il l'avait sortie de son cristal, mais elle était toujours froide comme la glace, tant physiquement que moralement froide comme la Mort. Mais il l'aimait, et il décida de mettre les bouchées doubles pour elle, pour tenter de la reconquérir, de faire fondre son cœur de glace. Et il en mit du cœur à l'ouvrage, parterres de roses qui la laissaient de marbre, sculptures de glace qui lui faisaient à peine lever un sourcil désintéressé, demande de feux d'artifices qui la firent soupirer et rentrer chez eux...... Anton n'en dormait plus à force de chercher des idées pour lui arracher ne serait-ce qu'un sourire. Mais toute bonne volonté mise ne suffisait pas, elle ne cessait de répéter qu'il ne faisait pas ça pour elle. Désespéré et sur le point de perdre pieds, Anton finit par lui hurler dessus à lui demander ce qu'elle souhaitait

- Ce que tu m'as pris. Ni plus ni moins.

Anton et les autres restèrent sans voix. Mais malgré les larmes qui naissaient dans ses yeux, le bûcheron eut un sourire à la fois triste et tendre, promettant à sa belle tout ce qu'elle voudrait avant de s'enfoncer dans la forêt. Émilie fut intriguée cette fois-ci, décidant de le suivre pour voir ce qu'il comptait faire. Mais quand elle le vit retirer un à un ses vêtements et entrer dans le torrent glacé, son cœur se figea et son corps se stoppa net avant qu'elle ne se mette à courir pour l'arrêter. Mais avec la froideur de l'eau, le pauvre Anton eut tôt fait d'étouffer et de perdre la vie pour l'offrir à celle qu'il aimait. En un sens il avait réussi, une larme et un cri de douleur pur s'étaient échappés tant du regard que de la gorge d'Émilie, mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que tout ce qu'il avait ramené à la vie était désormais lié à la sienne. La forêt mourut donc sur une bonne portion entourant tant le premier village que le second, les fleurs et animaux que le jeune fée avait ramenés à la vie fanèrent ou tombèrent raide morts, et Émilie se gela à nouveau dans la position qu'elle avait prise comme pour appeler à tout jamais son fiancé noyé.
Sans bûcheron pour ramener du bois en quantité, ni personne pour faire fondre la glace de façon efficace, l'hiver fut plus que rude au village. Ils n'avaient plus vraiment d'eau, le stock de bois pour se chauffer réduisait de jour en jour, tout comme la nourriture qui était surtout faite de poisson en ces temps de froid. Sophie avait beau tout tenter pour écrire des jours meilleurs, son pouvoir s'amenuisait en même temps que sa force mais pompait toujours autant dans son énergie. Clarisse avait profité d'un des poèmes de Sophie pour prendre son envol vers l'ancien village, mais il n'était pas dans un meilleur état. Lola était devenue complètement folle et ne sortait plus de sa chambre, les garçons restés près d'elle semblait hurler intérieurement pour qu'on les libère de leur enveloppe charnelle devenue squelettique à force de ne plus manger ni dormir pour répondre à ses caprices. Et finalement, c'est en entendant ça que Millie décida d'accompagner Clarisse un beau jour, remontée comme elle ne le pensait pas possible. Arrivées au village, la rage de la forgeronne la fit bouillir, et elle ne perdit pas de temps à s'expliquer auprès des garçons pour entrer directement dans la chambre de Lola et y déverser toute sa colère. Les cris de celle qu'elle croyait son amie encore quelques mois auparavant ne la firent pas cesser, elle brûla ce simulacre de vie princière jusqu'à la dernière trace, libérant de ce fait Claude, Ian et Sullivan de leur envoûtement.
Le retour dans le nouveau village fut long, et la fête de leur libération avait un goût amer. La vie pouvait reprendre maintenant qu'ils avaient une main d'oeuvre adéquate, Claude pouvant aisément se charger de récupérer du bois, mais cette vie était teintée de peine. L'hiver était passé, le village avait été remis sur les rails, mais cela n'empêchait pas qu'il y avait eu trois morts pour qu'enfin le village reprenne le droit chemin. Ian avait eu quand même l'idée de construire un autel en l'honneur des amoureux, un autel qui leur rappelait à tous les épreuves qu'ils avaient dû traverser pour pouvoir continuer à vivre, au détriment de la leur.
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